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"Cent" blog fixe
15 janvier 2015

Si elle avait su

Après quelques semaines de flirt (flirt : mot désuet indiquant que l’on prend son temps), Jerrie se décida enfin à inviter Tom chez elle. Elle mit du temps à se préparer et l’accueillit le cœur battant.

Ils discutèrent de tout et de rien, puis il la prit dans ses bras. Elle se laissa bercer doucement. Ça faisait si longtemps que ça ne lui était pas arrivé qu’elle avait même oublié la sensation que ça provoquait, la chaleur qui doucement envahit le corps, la détente progressive tandis que Tom lui caressait la nuque et faisait glisser sa main dans son dos. Elle frissonnait de plaisir. Il embrassa ses cheveux, respira son odeur vanillée et la berça encore. Elle s’accrochait à lui comme une noyée. Elle se sentait si bien qu’elle avait envie que ça ne s’arrête jamais.

Il sentit tout ce qui se passait de complexe en elle, toutes les luttes qu’elle menait pour ne pas s’abandonner davantage, et il la serra plus fort.

- Je suis là… je suis là…"

Il avait une voix très grave, et la gravité de cette voix lui fit comme une rassurance. Elle voulut s’y installer, se recroqueviller dedans et ne plus bouger. Il prit son visage entre ses mains et plongea son regard dans le sien. Une douce chaleur les envahit. Tom l’embrassa longuement, et elle se laissa faire, surprise de retrouver les lointaines sensations de l’époque où, adolescent, on ne fait que s’embrasser et c’est si bon, si complet, si suffisant. Là encore Jerrie n’avait pas envie que ça s’arrête.

Tom allongea Jerrie sur le lit. Elle eut peur qu’il veuille la déshabiller et elle se crispa. Tom le sentit immédiatement, mais ce n’était pas un homme pressé, il aimait la lenteur. Il passa ses mains délicatement sur son corps, par-dessus la robe, et elle se détendit progressivement.

Il lui massa doucement la tête, et elle eut l’impression que ses pensées tourbillonnantes s’apaisaient.  

Tom prenait son temps. C’est un privilège de l’âge. Ça faisait bien longtemps que l’acte sexuel n’était plus pour lui la simple décharge d’une tension, à gigoter dans le seul but de jouir. Non, c’était une véritable communion avec l’autre, et cette communion était en train de se préparer.

Chaque baiser de Tom, chacune de ses caresses apaisaient Jerrie. Jamais elle n’aurait pensé qu’il était possible de se sentir aussi bien. Elle flottait dans un cocon de douceur. Elle en avait les larmes aux yeux.

Tom, attentif, lui parlait de sa belle voix grave. Il la caressait, la massait, l’embrassait. Jerrie était enveloppée d’un amour si grand qu’elle en avait le souffle coupé.

Elle avait l’impression que sa peau qui, avant, était encombrante, sèche, lourde, voulait se décoller comme pour s’envoler. Elle découvrait soudain que son corps était sacré, qu’il était son allié, qu’il pouvait lui procurer un plaisir infini. Elle n’en revenait pas.

Ils passèrent la soirée et la nuit ainsi, l’un contre l’autre, à se toucher, à se sentir, à se parler, à rire ensemble et même, à la grande surprise de Jerrie, à avoir du plaisir ensemble. C’était la toute première fois que ça lui arrivait, et soudain elle comprit pourquoi Julia avait parlé de feu d’artifice. Soudain, la peau flétrie, les douleurs, les cheveux blancs, tout cela n’avait plus aucune importance.

Si elle avait su ... Si elle avait su !!!!

***

Les mots de Jerrie lorsqu’elle pense à Tom.

<< Quand Tom caresse ma vieille peau, elle rajeunit. Le matin, je me réveille en pensant à lui et il y a de la rosée à l’intérieur de moi. Je pensais que mes terres ne donneraient plus jamais de fleurs, et grâce à lui je les découvre arables. Il a la main verte, ses caresses sont des graines qu’il plante profondément dans ma terre, des graines magiques qui poussent immédiatement. Mon cœur est devenu un jardin multicolore. Maintenant, il y a des fleurs à la place des ronces, des buissons à la place des orties, des mûres à la place des murs. Il y a du basilic, de la menthe, de la coriandre, des cerisiers du Japon, des roses de Bulgarie, des tulipes de Hollande. Je refleuris de partout, c’est incroyable. Jamais je n’aurais cru qu’une chose pareille pourrait m’arriver. Je me croyais si vieille, si moche et insignifiante. Comment fait Tom à lui tout seul pour me rendre aussi heureuse ?

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Commentaires
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@ Ruby, l'un n'empêche pas l'autre, LOL
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F
Tom et Jerry… je ne peux pas m'empêcher de voire couple chat / souris…!
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A
J'aime bien:) <br /> <br /> Comme quoi, tout peut toujours arriver, et surtout le meilleur!
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G
On peut toujours rêver...
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T
Tel joli texte qui nous sort la tête de la merdouille ambiante. Bravo
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