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"Cent" blog fixe
30 juin 2014

Tous mes gâteaux

Je me rappelle, il y a longtemps, je faisais des gâteaux. Je faisais des gâteaux avec les fruits du jardin, des clafoutis juteux des cerises qui me coulaient sur les doigts et au coin des lèvres pendant qu’assise sur une branche je les cueillais au soleil. Des clafoutis aux fraises, aux framboises, et même aux groseilles à maquereaux. Avec les abricots, c’était les confitures. Mes filles n’attendaient jamais que la pâte passe au four, leurs cousins qui étaient plus vieux encore moins. Oui, parce que je m’étais "fabriquée" la vie que je n’avais pas eue. J’avais pris sous mon aile mes neveux abandonnés. Mon rêve c’était des enfants, beaucoup d’enfants, alors je les ai pris où je les ai trouvés. D’abord quatre, puis six, mes filles et leurs cousins. Et je me pavanais, fière, avec mon lot d’enfants qui n’étaient pas de moi.

Je me rappelle, ils étaient ma chaleur, mes rires et mes chansons. J’étais toujours là pour eux, pour réparer les cœurs avec tous mes gâteaux. Je faisais le pain aussi, et des bisous, et des câlins. Des batailles d’oreillers et des jeux de ballons. Des roudoudous avec du jus de fraises. Parce que je voulais qu’ils sachent, mes enfants, qu’il y avait une nana parmi les "grands" qui serait toujours là pour eux. Une qui ne les jugerait pas, ne les disputerait pas, une nana qu’ils pourraient toujours venir voir et à qui ils pourraient tout dire.

Et puis un jour, on s’est séparés. Lui et moi, on s’est séparés. On était d’accord, on avait parlé. On a fait un petit sitting pour le dire aux filles.

Et puis il est parti.

C’est après que ça s’est corsé, quand il a secoué les vagues. Ça le regarde, sans doute, ça le regarde. Mais les vagues qu’il a secouées, elles ont dressé un mur. Il m’interdisait de voir sa famille, sa mère que j'aimais tant. L'aîné de "mes" garçons venait en cachette.

Il a "pris" ma grande. Après c’était fini. Entre elle et moi, c’était fini. C’est pas qu’il n’y a plus d’amour, non, c’est pas ça.

C’est juste qu’on sait qu’un jour, moi j’ai été sa mère, elle, elle était ma fille.

 

foretvert

 

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29 juin 2014

Ce machin-là

pensive2

J’ai un très gros problème, je hais le conflit. Je suis la plus douce des nanas, ou si vous préférez, la plus cruche, la plus gourde, la moins belliqueuse du monde. J’oublie le mal qu’on me fait au fur et à mesure qu’on me le fait. C’est dire si ça craint !

Ça me pourrit la vie d’être comme ça, parce qu’à chaque fois, je me fais cueillir par la pique qui me tombe sur le coin du nez. Forcément, puisque je les oublie au fur et à mesure. Pourtant, je fais des efforts ! Je me dis allez oups hop hop je vais pas laisser passer ça!

Heu ...

Peut-être qu’il me manque le réservoir "vacheries à balancer quand on te fait une crasse" ? Mais où donc ça se trouve, ce machin-là ?

 

28 juin 2014

Ça sert à ça

(elle) t'as déjà remarqué que quand tu sors avec un homme marié, toujours toujours il te dit qu'il ne couche plus avec sa femme depuis perpète-les-temps?

(copine1) comme frère et soeur, ils sont ...

(copine2) c'est que ça doit être vrai ...

(copine1) alors comment t'expliques qu'au bout de quelques mois au lieu qu'il te tombe dans les bras ça redémarre avec sa femme comme jamais?

(elle) Ben justement, ça sert à ça un "écart".... A ranimer la flamme! sourire coeurs

 

27 juin 2014

Dur dur la CMA

P1090658

Tout commence le jour où il prend 20 cm en un an et où on est obligée de lever la tête pour lui parler.

Il se met à jouer les terroristes avec son gun à billes. On lui pose une question, il tourne vers nous son beau regard vide de ruminant. Et il se met sur off.

Il ne fréquente plus que des enfants sans nom de famille. Mehdi, Benoît, Nasia. Leurs parents ont bien une adresse tout de même ? Un téléphone ?

Vous ne le saurez jamais.

Il adopte un ton particulier, très personnel. On croit que c’est de l’irrespect. Mais non, c’est de l’ado.

Chaque fois qu’on ouvre la bouche, il nous lâche :"Game over, tu fais trop tièp'! "

Toutes les mères des copains sont belles et formidables. Nous, non contente d’être nulle, on est également nuisible.

Et c’est l'atroce révélation :

on est en pleine Crise de Mère d’Ado.

On souffre d’un soudain aveuglement : le refus de voir grandir notre bébé.

Il paraîtrait que ce mal étrange touche surtout les mères de garçons. Lesquels aussitôt, tentent d’y remédier en créant l’acné. Las ! Ça n’empêche pas les mères de continuer à embrasser leur fils. Qui s’essuie la joue d’un air dégoûté, et doit supporter sa mère en crise.

Les garçons, quelques conseils :

- Ne la repoussez pas, acceptez encore quelques câlins. Au moins au début.

- Apprenez à vous en dégager sans brusquerie .. Je sais, ce n'est pas facile, mais la maman est une créature qui s’adapte plutôt bien (elle est en principe très aimante).

- Réduisez petit à petit le nombre des bisous pour l’habituer (un trop brusque sevrage pourrait avoir de dramatiques répercussions (suppression totale de l‘approvisionnement en Big Mac par exemple))

Courage.

Cette étape difficile est indispensable au bon développement de votre mère, qui sortira grandie de cette épreuve.

25 juin 2014

Une miette de pain

"Attends, attends," qu'il dit comme ça l'ami Blutch, "il y a quelque chose qui cloche me semble-t-il. Il faisait TRES BEAU et CHAUD, la mer était SUPER BONNE et tu avais peur de te les cailler en sortant de la baille ? Il est où le bugue ?"

Le bug ? Rien à voir avec la température extérieure (ceci dit, si on était allés à Quend à 14h au lieu de 20h, je serais allée nager ça c'est sûr!).

Je vous explique.

Il y a un certain temps, enfin toute ma vie d’avant en fait, j’avais tout le temps chaud. Mais quand je dis "chaud", c’est vraiment chaud ! Au lit, c’est moi qui réchauffais les pieds, c’est dire ! J’avais en permanence la sensation d’être un moteur en surchauffe. Comme par ailleurs j’ai toujours été particulièrement patiente, pulsive, calme et modérée, vous avez juste à imaginer ce qu’était ma vie (et celle des autres)! Ceci dit, quand on a quelque chose qui est casse-bonbon dans la vie on a forcément autre chose qui compense. Et ma compensation, c’est sur ma facture d’EDF que je l’avais, surtout l’hiver. Ben oui, pas besoin de chauffer vu que j'avais toujours trop chaud !! Pas besoin non plus de gros pulls, d’emmitouflage et autres mitaines !

Or, un jour qu’il est possible (je dis bien possible. Chacun voit midi à sa porte) que j’aie très très légèrement pété les plombs, ainsi qu’un certain nombre d’assiettes qui de toutes façons étaient toutes dépareillées, le père de mon fils secouant la tête d’un air las m’enjoignit très fortement d’aller consulter. J’adhérai à son enjoignement avec d’autant plus de grâce que 1) la grâce est innée chez moi et que 2) je commençais à ne carrément plus me supporter. Ce qui, vous en conviendrez, est drôlement embêtant.

C’est comme ça que j’appris qu’un nodule chaud s’était logé dans ma glande thyroïde. Ni une ni deux le médecin me débita toute une panoplie d’arguments censés me convaincre de me faire opérer.

- Vous ne serez plus maigre !

- Comment ça je suis maigre ? Mon poids me convient très bien !

- Vous n’aurez plus les yeux exorbités !

- C’est avec des arguments comme ça que vous réussissez à envoyer vos patientes sur le billard ?

- Écoutez de toutes façons, vous n’avez pas le choix, parce qu’il n’y a pas d’autre solution que l’ablation. Mais ne soyez pas inquiète, nous maîtrisons parfaitement la thyroïdectomie à présent. Après vous avoir endormie, bien entendu (huhuhuhu), on va vous ouvrir le cou en deux..

- Glps..

- .. ensuite, un petit coup de bistouri et hop ! plus de nodule ! on vous laisse comme ça le temps de l’analyser ..

- Ah bon ? parce que si c’est bénin vous me le remettez ?

- Mais non mais bon, on va pas refermer si deux secondes après faut rouvrir pour enlever tout le reste ! on n’a pas que ça à faire non plus !

- Ben justement, si vous n’avez pas que ça à faire je vais plutôt rester chez moi..

- Non-non ! je viens de vous dire que vous n’avez pas le choix ! Allons mon petit qu’est-ce que c’est qu’un nodule de rien du tout ? hein ? une goutte d’eau, une miette de pain dans la boulangerie de votre vie !

- Oui ben moi j’y tiens à ma miette !

- Tsss tssss.. bon, allez chercher vos petites affaires, qu’on ne perde pas une minute. Le temps c’est de l’argent !

Et voilà. C’est comme ça que je me suis retrouvée sans radiateur intégré. C’est comme ça que, pour la première fois de ma vie, je découvre ce que c’est que d’avoir froid. Ben c'est pas marrant!

Et vous ? Frileux/frileuse ??

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24 juin 2014

Un petit tour en Baie de Somme

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album photos : CLIC CLIC

24 juin 2014

Roulés en boule

Chers amis, je n'arrive pas à écrire. Pourtant j'essaie. J'ai fait des brouillons. Ils ont tous atterri roulés en boule à la poubelle. Enfin, autant que peuvent l'être des textes écrits sur un ordi. C'est frustrant d'ailleurs, de ne plus pouvoir chiffonner ce qu'on écrit!

 

 

24 juin 2014

Quend-Plage

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19 juin 2014

Première fois

Vous vous rappelez votre première fois avec lui ? C’était quand ?

Il était comment, vous en attendiez quoi ?

Vous avez été déçue, emballée, super curieuse, vite blasée ?

Depuis, comme moi, vous en avez changé, une fois, dix fois, un demi-million ?

Ou comme ma soeur vous avez le même depuis le début ?

devant PC

Votre blog, il est quoi pour vous ?

(Ma question s'adresse aux Dames et aux Messieurs!)

 

17 juin 2014

Une femme non plus

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Je me suis mise à crier. Le visage vers le ciel, les bras levés, de la douleur plein le corps, j’ai hurlé comme le font les lionnes à la lune : "Yhwh, aide-moi ! je t’en supplie, aide-moi !", m'adressant sans honte au Dieu Très-Haut d’Abraham, même s’il ne m’entend pas. Car en réalité, je n'en sais rien, s'Il m'entend. Juste, j'ai besoin de hurler, de hurler ma douleur qui me fait une brûlure lancinante au dedans. Je ferme les yeux, je respire doucement, je pars en apesanteur en espérant que la douleur s’arrête. Mais ça ne s’arrête pas. Les yeux fermés, c’est pire : je les imagine. Je vois Abraham toucher cette femme que je lui ai donné pour qu’elle lui fasse un fils. Je vois ses mains sur elle, cela me fait un mal de chien, un putain de mal de chien ! Alors je cours, je cours à perdre haleine, pour ne pas pleurer, pour ne pas hurler, mais je hurle quand même, je hurle longtemps, un cri transparent, inaudible, pris dans le fracas du vent, agenouillée dans le ruisseau glacé avec les cuisses griffées par les buissons de menthe qui bordent la rive.

Cette nuit-là, je suis restée longtemps dans l’eau. Si longtemps que j’aurais pu en mourir.

Au petit jour je suis allée voir Abraham.

- Mon époux, c’est trop dur. Ma jalousie est trop grande. Je ne veux te faire honte ni gâcher le bonheur que te donne un fils, mais laisse-moi juste dresser ma tente là-haut, loin sous les térébinthes".

Il n'a rien dit. Maintenant qu’Ismaël peut sauter sur ses genoux, que je sois près ou loin ça lui est bien égal. Il me laisse partir.

A l'écart sous ma tente, sans même une servante, enfin je peux dormir. Je dors deux jours, peut-être trois, je m'éveille juste pour boire un peu de lait et je replonge dans le sommeil. C'est bon comme mille caresses. Je m’apaise. Pourquoi lutter ? Pourquoi ne pas accepter ce qui est ? Pourquoi tant de cris, tant de souffrance, alors qu’un enfant d’Abraham est né et que c’est tout ce que je souhaite ? Je ne suis pas la mère de l’enfant, et alors ? Est-ce si grave ? On le nommera "fils d’Abraham" de toutes façons, quand bien même je ne l'ai pas porté.

Un jour je me glisse à la rivière. Et voilà que je découvre des petites taches sombres sur mes mains, il y en a plein, partout. Le soir encore je les examine avec une curiosité mêlée de délice. Et voilà que j’observe les muscles de mes bras : ils s’amenuisent comme peau de chagrin. Et puis un pli sur mon ventre, et un pli encore. J’examine mes seins. Ils ne sont plus ronds et hauts, ils ne sont plus fermes. Je les soupèse, ils sont flasques sur ma paume. Je cours remplir une jatte d’eau pour me mirer dedans. Des rides ! Mon Dieu, des rides sous mes yeux, autour de mes yeux !!! Des rides sur le haut de mes pommettes, des dizaines de rides minuscules autour de mes lèvres !

Ma beauté s’en est allée!

Je hurle de joie, je danse et je ris tout à la fois. Enfin je vieillis ! Enfin la beauté me quitte, cette beauté qui avait fait retourner tant d'hommes sur ce ventre creux!

Je ne cesse de m’ausculter, de me mirer dans l’eau, comptant mes rides, mesurant la chute de mes seins, les plis de mon ventre, me saoulant de bonheur. D’en bas, dans les tentes d’Abraham en me voyant on doit se dire "Sarah à force d'être toute seule livrée à sa jalousie, voilà qu'elle perd l’esprit pour de bon !"

Peu m’importe. Je suis folle oui, folle de joie ! Le temps enfin revient dans mon corps. Peut-être après tout, Ywhw m’a-t-il entendue ? Il a entendu ma plainte! Il a brisé le prodige de cette beauté inutile qui faisait se retourner les hommes, Il m'apaise de la douceur de la vieillesse. Mon tourment va cesser : plus question d’enfanter!

Quelques temps plus tard, Abraham monte jusqu’à moi, le visage grave et soucieux. Veut-il que je m’éloigne plus encore ? Je me tiens prête.

Je le fais asseoir confortablement, lui apporte à boire et à manger. Lorsqu’enfin son regard est dans le mien, je dis :

- Mon époux, je t’écoute.

- Ywhw m’a parlé ce matin. Il m’a dit : "Je fais alliance avec toi. Mon alliance s’inscrira dans votre chair. Je bénirai aussi ta femme, et je te donnerai un fils d’elle. Il s’appellera Isaac."

Je crois que le ciel a tremblé pendant qu’Abraham a prononcé ces mots. A moins que ce ne soit mon coeur et mon ventre tout à la fois. Ma bouche aussi a tremblé. J’ai pensé à mes cris dans le ruisseau, mes longs cris de douleur dans la lune éblouie. Oui, il se peut que j’ai pensé à tout cela, mais j'ai aussi pensé à nous deux, la vieille Sarah et le vieil Abraham, et je nous ai imaginés nus l'un contre l'autre, et j’ai eu envie de rire.

Les yeux de mon époux ont brillé sous ses paupières, moqueurs et radieux comme ceux d’un jeune homme.

- Tu ne me crois pas, n’est-ce pas ?

- Abraham, as-tu remarqué comme je suis devenue vieille ?

- Vieille ? Non. Tu me sembles seulement avoir le visage de ton âge, et j’en suis enchanté.

- Allons mon doux époux, cesse de rêver ! De quel ventre sortirait-il, ce fils ? Cet Isaac ?

- Du tien ! De celui de Sarah !

- Et venant de quelle semence ?

- Oh je vois ! Ce n’est pas de toi que tu doutes, mais de moi !

Je n’ai pu retenir un rire grand comme un soleil.

- Oh que non, toi tu es capable de tout !! Mais moi, après tout ce temps, c’en est enfin fini de ma souffrance. Je suis ridée et stérile comme je dois l’être. Voilà.

- Mais Sarah, il nous suffit juste de … de ... mais bon sang, vas-tu arrêter de rire ???!!

Mon fou rire ne cessait pas. J’ai enlacé mon vieil époux. J’ai pris sa tête entre mes mains, lui baisant les yeux, lui posant le front contre ma joue :

- Abraham, tu n’avais pas besoin de tant de mots pour revenir dans ma couche tu sais ... Mais ne te fais pas d’illusions, celle que tu y trouveras ne soutient pas la comparaison avec la jeune mère d’Ismaël!

Mon époux m’a prouvé le contraire. En me comblant dans un plaisir calme et moelleux que je n’avais jamais connu. Me sont alors revenus des mots que j’entendais lorsque j’étais encore jeune vierge :"On n’a jamais vu un homme se lasser de ces choses-là. Même branlants, tant qu’ils peuvent dresser le manche, ils se rêvent encore bûcherons !".

Mais une femme non plus ne s’en lasse pas … Oh Dieu non ! Une femme non plus ne s’en lasse pas…

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