Avertissement : message très intime.
Bonjour mes amis,
Pour changer un peu je vais vous parler de moi.
Tout a commencé il y a 8 ans, quand j’ai commencé à bloguer. Le premier site sur lequel je me suis posée, par un complètement complet pur et total hasard, était un site de … disons, de méditation, où on parlait de choses aussi merveilleuses et sublimes que de se détacher de tout, des choses totalement abstraites pour ma petite cervelle de nana très attachée à tout et à tout le monde et encore très entourée, vu que ça n’avait pas encore été la totale hécatombe autour de moi. Et puis quand on a les choses et les gens autour de soi, on ne pense absolument jamais à ce que ça ferait s’ils n’étaient plus là et encore moins que ça pourrait changer un jour (bon ceci dit, c’est pas plus mal!!) (de toutes façons les choses ne se passent jamais, mais alors jamais comme on pense qu’elles vont se passer).
Enfin bref.
À cette époque, je multipliais les blogs comme des petits pains pour les supprimer ensuite cruellement au gré de mes états d’âme. Je me rends compte aujourd’hui que j’avais bien de la chance de pouvoir le faire, d’avoir ce luxe de tenir encore quelques ficelles, fussent-ce celles de mes blogs.
Et puis ensuite il y a eu mes petits-enfants. Je veux dire, l’éloignement imposé de mes petits-enfants, même si j’ai plutôt envie d’écrire, la cassure, l’arrachage, l’amputage, et tout des mots merveilleux comme ça.
J’essaie de ne pas trop y penser. Ça ne sert à rien d’y penser, ça n’y changera rien, juste ça fait un mal de chien et c’est tout. Alors je le mets de côté. J’essaie. Évidemment, chez moi ya des traces de leurs traces partout, alors j’ai des images fugitives qui me traversent la tête. Par exemple quant on était partis à la mer rien que nous, ma fille et moi et les trois, quelques jours à St Brieuc. Mon gendre, ça le gonflait de sortir avec les enfants, alors il était bien content que je prenne son relais. Toutes les virées qu’on a faites ensemble, et puis toutes les vacances scolaires, et puis tous les week-ends, ils étaient à la maison, au début les deux aînés, mais comme ils étaient encore petits je les faisais dormir dans ma chambre, leur petit lit de bébé de chaque côté de mon lit si bien qu’on ne pouvait plus bouger de la pièce autrement qu’en marchant sur les lits. Et puis après les trois avec leur mère... Et puis quant ils venaient dans le lit à côté de moi au petit matin, et que je leur racontais les histoires que j’écrivais exprès pour eux, et puis et puis …
Oui or donc, mes petits, mes petitous, mes bouts de garçons, mes amours, oui, voilà, je ne les vois plus, je les ai perdus. Parce que forcément, eux ils se protègent, c’est normal. Ils ne vont pas prendre le risque de briser l’équilibre qu’ils semblent avoir trouvé maintenant en s’investissant dans un truc dangereux pour eux : la relation à leur grand-mère, persona non grata pour leur père. Alors ils ne me parlent plus, se méfient, ils ont peur .. Ils se blindent.
Merci la vie pour cette belle et grande première leçon de détachement. Chapeau bas, jamais j’aurai pensé à ça toute seule, et heureusement d’ailleurs car je me serais flinguée tout de suite.
Vous allez me dire, ça aurait pu se passer autrement. Des mecs bien, ça existe, des mecs qui prennent soin de la femme qui les quitte et des enfants qu’ils ont eu ensemble, des mecs qui ne pensent pas qu’à eux et leur pauvre petit orgueil blessé. (Jef, je t’aime. Je t’aime pour tout le mal que tu n’as pas fait à ton ex ni à tes enfants. Fin de la parenthèse.)
Alors ensuite, il y a eu mon fils. Du jour au lendemain et à trois cent cinquante kilomètres !!
OK, c’est dans l’ordre des choses que les enfants quittent le nid, le fruit se détache de l’arbre et le ver du fruit. Mais bon, ya se détacher et se détacher, B de M !!
Le positif de l’histoire, c’est que ses enfants à lui ne risquent pas de me manquer un jour, vu ce que j’aurai l’occasion de les voir!!!!
Me revient mon propre départ de chez mes parents… Brutal et sans préavis, à ma majorité, qui venait de passer à 18 ans. C’était en avril. En juin de la même année j’étais mariée !!!!! Maman, toi qui disais toujours que tout se paie un jour, est-ce que tu crois que c’est ça que je paie?
Jamais deux sans trois, la grande se barre à neuf cent kilomètres, et à l’opposé de son frère, sinon c’est pas drôle.
Bon allez, je vais pas faire ma rabat-oij. C’est ça qu’on veut tous, hein, que nos enfants soient bien, qu’ils vivent leur vie, qu’ils se sentent libres !! Mes mômes se sentent libres, pas de problème!!! On peut même dire qu'ils sont super bien structurés !!! Dire que j'ai toujours cru avoir tout raté, surtout leur éducation !!! Bah finalement non, c’est super réussi, et en plus je chemine sur la voie du détachement ! Que demande le peuple ?
Mais quand même, dites … Est-ce que je peux pleurer cinq minutes sur votre épaule? Hein ? Juste cinq minutes ? Cinq toutes petites minutes ??