Avertissement : la fin de ce message s'adresse à un public majeur et averti.
Bonjour les amis,
encore un matin avec mes copines les larmes. Qu'est-ce qu'elles m'aiment, c'est fou ! Toujours là, au garde-à-vous quasi, même quand je dors sagement sans embêter personne... Seulement voilà, j'ai placé mon blog dans la catégorie Humour alors va falloir faire quelque chose, ça urge !
Je me sens.. comment dire. Je ne me sens pas chez moi. D'ailleurs ai-je un jour été chez moi ? Ai-je un jour été moi ?
Tout ça c'est à cause des hommes. J'ai rien contre les hommes hein attention, je les adore ! Enfin, quand je suis contre, justement. Mais bon, le reste du temps c'est plutôt l'enfer.
Je me rappelle un soir ...
Il m'avait fait sortir de mes gonds. Je sortais super bien de mes gonds à l'époque. On aurait dit qu'il n'avait qu'à appuyer sur un bouton et hop ! la machine démarrait au quart de tour ! J'étais donc là, en train de trépigner en lançant mes bras et mes jambes dans tous les sens, vous savez c'est comme quand on crève de souffrance, c'est insupportable alors on remue dans tous les sens pour s'en débarrasser, jusqu'à ce qu'on réalise que ça sert à rien, c'est dedans. La souffrance, c'est dedans.
Et puis d'un coup j'avais vu son regard. Son regard profondément satisfait. Et mon sang s'était vidé d'un coup. Il le faisait exprès. Il me faisait crever de douleur, exprès.
Alors j'avais arrêté de crier et j'étais sortie. J'étais sortie sans vouloir savoir où mes pas allaient me porter. J'avais emmené avec moi les chagrins les contradictions la tristesse la vanité et ma vie. J'avais marché dans la nuit avec le secret espoir de n’avoir jamais à revenir. Mais je savais déjà que ce soir-là encore, je rentrerais.
Il pleuvait un peu, mais surtout il faisait venteux. J'avais croisé deux jeunes gens qui m'avaient gentiment fait du gringue, puis un chien qui promenait son homme. Et encore un homme que je croisais souvent au gymnase, pas mal du tout d’ailleurs (l’homme, pas le gymnase) il faisait du tennis, et on avait commencé à parler un peu à la clarté d’un lampadaire.
A croire que dans ma ville la population nocturne est exclusivement masculine.
Ça fait un bail que j’ai pas fait l’amour en pleine nuit adossée à un arbre.
C’est ce que j’avais fait. Enfin je veux dire, je m'étais appuyée à l’arbre pendant qu‘on se parlait. Et d’un seul coup il y avait eu un coup de tonnerre. Dans tous les sens du terme, on va dire. Ça m’avait obligée à détourner les yeux, ce qui tombait vraiment bien, parce que je commençais à avoir des idées pas catholiques. Faut dire qu’il ne me lâchait pas des yeux. Si encore il était moche. Au lieu de ça il me plaisait vraiment beaucoup. Ga-ga.
De grosses gouttes de pluie avaient commencé à s'écraser au sol avec un bruit mat. J’ai toujours aimé la pluie au point qu’un jour, je me suis déshabillée dessous (je vous le déconseille : ça pique, c’est froid, ce qu’on raconte au sujet de ce fantasme est largement surfait). D’y repenser me rend joyeuse, je me mets à rire, nous faisons quelques pas, la pluie nous dégoûline dessus, et je ne sais pas si c’est l’éclairage du lampadaire, mais Ga-Ga me regarde d’une drôle de façon. Ah, ok ! Mes seins sont imprimés sur mon T-shirt à cause de la pluie !! Bon, ben je crois que je vais rentrer, moi. Il me conseille d’attendre chez lui que les trombes d’eau se calment un peu, il habite à côté, là. Oui, juste là. A côté.
J’avoue, j’hésite, ce qui me donne largement le temps d‘être trempée comme une soupe. Et à lui de m’enlacer. Misère, allo la Terre ??? Il me demande s’il peut m’embrasser. Je m’abîme dans la contemplation d’un lampadaire. Purée autant que mon regard amortisse un peu le prix que ça nous coûte. Le ciel est déchiré d’éclairs, un peu comme moi on va dire quand Ga-ga soude sa bouche à la mienne. Mon Dieu non s’il vous plaît. Au secours. Pas de la tendresse d'homme. Pas ça.
Heureusement qu’il a glissé sa main sur la peau nue de mon dos pour me rappeler que j‘en avais un, parce que là franchement je suis trop préoccupée par ce que sa langue me fait. Misère de misère. Elle sait faire ça toute seule ??? Je me mets à trembler, de froid et de chaud tout à la fois. En fait, il faudrait que je récupère un peu mes esprits. Ouhlala. Comment on fait déjà. Inspire expire. Non franchement ça va pas le faire. Si seulement mon cœur pouvait s’arrêter de battre. De battre aussi vite je veux dire. Un peu moins vite s’il vous plaît. Il s’écarte et j’en profite pour essayer de retrouver ma respiration. Mes larmes se mêlent aux gouttes de pluie. Et lui qui me regarde, qui me sourit. Il m’attrape par la taille et me serre contre lui, nous nous dirigeons vers une des petites maisons de brique rouge, tout près, là où il habite. A peine la porte refermée, il me retire mes vêtements, il me pousse contre le mur, ses mains glissent sur ma peau un peu collante à cause de la pluie et de la sueur, je suis toujours là à chercher mon souffle, j’ai l’impression d’être dans un truc de ouf, il appuie sa tête contre moi, je ne peux plus m’arrêter de trembler, non je n’ai pas froid je t’assure je n’ai pas froid, et tu enfouis ta bouche dans ma toison douce, je gémis, ma peau est parcourue de frissons incontrôlables.
Oublier, oublier ..
J’appuie ta tête contre moi, mes ongles passent dans tes cheveux, j’ai les doigts qui tremblent, les jambes aussi .. je me cambre contre tes lèvres lorsque je sens monter un chapelet d’orgasmes qui se répercute contre les murs gris, et je crie. C'est foutu, je sais que je vais le faire.
Je te vois te caresser doucement en mêlant ta langue à la mienne, ta langue qui a le goût de moi, un goût un peu aigre, et de ta main libre tu sors quelque chose de ta poche. Ah. Une capote. Je ferme les yeux pendant que tu l‘enfiles. Et d’un seul coup je te sens contre moi, tu cherches l’entrée, doux refuge, trou béant, refuge originel où tu veux te cacher, tu poses d’abord sa petite tête contre l’inondation que tu as provoquée, et mon désir d’être pénétrée monte si fort, si violent, que je te le dis, alors d’un seul coup tu entres en moi, tu te cognes, profondément, je te sens qui entre et sort jusqu’au bout, et entre de nouveau, et sort, de la folie. Une dernière fois tu te plantes en moi et tu jouis. Un bruit assourdissant dans mes oreilles à cause de mon cœur qui bat si fort. Je me laisse glisser le long du mur et je serre mes genoux contre moi. Enfin, je retrouve ma respiration normale. Je ne sais pas ce que je suis censée faire, je ne sais pas ce qu’on peut se dire. Je ne sais pas si je regrette. Je tremble encore au moment où je me rhabille, un peu maladroitement, le contact des vêtements mouillés est désagréable. Tu souris, tu m’embrasses en caressant ma joue avec ton pouce.
Je te dis au revoir et je sors,
la pluie tombe encore, tout doucement.