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"Cent" blog fixe
7 juillet 2014

Ma première fois

Je ré-édite ce récit pour Angèle.

Pour celles et ceux qui le connaissent déjà, qu'est-ce que je vous offre en attendant ? Du thé, du café ? Un pitit gâteau ?

mer et pins

C’était en Yougoslavie, puisque quand j’avais 17 ans cette partie du monde s’appelait encore ainsi. Il y avait tout ce qu’il faut : le ciel infiniment bleu, le soleil infiniment chaud, la plage infiniment douce, la mer infiniment pleine de mazout (enfin c’est pas grave c’est pas dans le mazout que ça s’passe).

Bien entendu, il y avait eu quelques petits exercices pour me mettre en condition, sur le sable des déclarations enflammées, en tout cas c’est ce que je me plaisais à imaginer vu que je ne comprends pas le yougoslave. Il y a un mot qui revenait souvent, c’est cepalovici, ça veut dire brochette je crois mais j’espère que je me trompe.

Oui donc, qu’est-ce qu’il m’a fait comme plan celui-là : un air tout malheureux, il avait une de ces façons de plisser les yeux pour me mener où il voulait avec la pointe de son regard.. il faut dire que c’était l’homme le plus beau que j’eusse jamais rencontré (si si, il méritait largement l’imparfait du subjonctif !). Miam. Mon petit cœur faisait Boumboum.

Mon Yougoslave s’appelait Jozsef. Ce n’est pas terrible comme nom, mais on ne peut pas toujours choisir (même si certains prétendent que si).

A vrai dire, j’étais très amoureuse.

Mais pas de lui.

L’autre (celui qui me plaisait) ne voulait pas de moi. Enfin si, il aurait bien voulu, c’est mon père qui ne voulait pas. De toutes façons celui qui me plaisait je ne l’avais pas sous la main, il était resté en France. Alors quitte à l’attendre, autant appréhender l’attente de façon ludique.

Bref. Pour vous expliquer mon état d’âme, j’ai fini par suivre Jozsef par dépit. Ce n’est pas une mise en condition faramineuse mais bon. Donc, il m’a emmenée très gentiment dans un petit coin isolé, abrité sous des pins, ça sentait bon, le sable était doux, etc, tout ce que j’ai déjà décrit plus haut.

Il m’a dit :"Comme j’ai envie de toi !" enfin, d’après ce que j’ai pu comprendre dans le laser de ses yeux.

La seconde d’après, j’étais toute nue.

La seconde d’après, il m’a dit "Comme tu es belle !" (toujours ma traduction approximative : vous avez déjà essayé de vous rappeler de trucs en yougoslave, vous ???)

La seconde d’après, il m’a écarté les cuisses.

La seconde d’après, il s’est mis à me lécher consciencieusement de la hanche gauche jusqu’au pied gauche. Calamité. Qu’est-ce qu’il fait ? Ne devrait-il pas plutôt rentrer dans le vif du sujet ? Mais non, il s’acharne, trop content d’avoir trouvé un point sensible, et même deux, puisque j’ai deux jambes. Et toujours à me dire des mots doux auxquels je ne comprends rien. Et pourtant je vous prie de croire que son cinquième membre était en état d’éveil avancé. Mais combien de temps ça va durer, ce manège ??? Si c’est ça les préliminaires, moi je ne prélimine plus jamais !

Puis d’un coup le voilà qui me pénètre. J’avais imaginé les cieux s’ouvrir, dans ma tête monter un hymne genre "la Marseillaise", ben au lieu de ça s‘impose à moi une phrase, "C’est à cette heure-ci que tu rentres ?", entraînant aussitôt un fou rire d’autant plus incontrôlable qu’il aurait été inopportun qu’il éclate. Je m’écrase les mains sur la bouche, pendant que Jozsef s’agite en hurlant qu’il m’aime. Ça j’en suis sûre, en yougoslave c’est volipte, j’ai appris très jeune comment on dit "je t’aime" dans toutes les langues, je me disais que ça peut toujours servir. La preuve.

La seconde d’après, il s’est écroulé sur moi en soufflant comme un âne atteint d‘emphysème.

Alors là, question : c’est fini ou c’est l’entracte ? Purée il ne bouge plus. Il a donc bien fallu que je me rende à l’évidence : c’était fini.

La première leçon a donc été rude, comme vous constatez, mais en fin de compte, c’est ce qui m’a donné envie de voir chez d’autres hommes s’il y avait plus à en apprendre.

Donc, Jozsef ..

M E R C I !

 

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Z
Moi, c'était le besoin de "franchir le cap" qui a fait qu'à 15 ans, 3 mois et 3 jours, le "moment" a été programmé. Il s'appelait Philippe, il avait deux mois et 2 jours de plus que moi. Il y avait près d'une année que nous "sortions" ensemble, il draguait surtout ma grande sœur qui ne voulait pas de lui, normal, elle avait 20 ans ! Nous avons rompu quelques fois, chaque fois que j'étais amoureuse, dont notamment pour mon autre grand amour que j'ai retrouvé il y a peu, en Haute Provence. Chaque fois, nous nous retrouvions, sachant que c'était surtout une amitié qui nous unissait, et une grande curiosité des choses de la VIE... Dernier jour d'école, son départ, le lendemain, pour de longues vacances en Suisse, l'après-midi devant nous, dans sa chambre, et hop ! Rapide, un peu douloureux, acte technique et expérimentation laborieuse du préservatif, presque médical, et bonnes vacances ! Voilà, c'était fait, notre histoire s'arrêtait là, le plus naturellement du monde, la vie s'ouvrait à nous, séparément comme il se doit. <br /> <br /> Ma mère a certainement constaté le changement quand je suis rentrée: j'avais remis mon débardeur à l'envers ! Mais pas un seul mot ! Pudeur obligée dans la famille !<br /> <br /> Mes copines, toutes plus âgées, m'interrogeaient beaucoup: tu l'as fait ? C'est comment ?<br /> <br /> Banal les filles ! Mais je préférais entretenir le mystère et les faire saliver, parlant avec les yeux pour ne pas révéler le fiasco affectif et technique...<br /> <br /> Je l'ai revu également, plusieurs fois, des années plus tard, et nous évoquions cette expérience avec la même dérision. Notre union a été parfaite, nous savions que l'amour n'existait pas entre nous et personne n'a été lésé !
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A
Ah oui, en effet, tu as bien fait de ressortir ça pour que je le lise, parce que heu... nos premières fois n'ont effectivement rien à voir:)<br /> <br /> Ca ne me donne pas trop l'envie de voyager, tout ceci;)
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L
Mince la génération "micro-onde" existait déjà ?... Peuchère...<br /> <br /> Tu m'as fait hurler de rire avec "c'est à cette heure-ci que tu rentres ?"...<br /> <br /> Trop bon !!!<br /> <br /> Merci, y a au moins une bonne chose dans ta première, c'était drôle...<br /> <br /> Moi je l'ai abordé sur un "défi" (ben oui) et c'était sportif, mais pas convainquant... J'avais l'impression de revoir pour la énième fois un film usé jusqu'à la corde... Excepté que mon interlocutrice voulait revoir ça encore et encore... Comme quoi les goûts et les couleurs...<br /> <br /> Bises
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