Le joli mois de mai
La fête bat les murs de Paris en cette douce tièdeur de XIIIe siècle. Le long des fenêtres, des feuillages odorants, des guirlandes de fleurs multicolores. Ces mêmes branches d’arbre que les jeunes gens déposeront devant la porte des filles qui font battre leur coeur ..
Ménestrels, musiciens, jongleurs, conteurs, tous sont là. Les uns jouant de l’instrument, apostrophant le passant, les autres débitant quelque farce, tous dans leurs beaux atours bigarrés. Et au milieu des chaussées, sur les places, on danse. Autour des arbres de mai enrubannés, on danse. Certes, le mêlage des filles et des garçons y est récent. Jusqu’alors, l’Eglise veillait au grain, interdisant de mêler les sexes : la femme n’est-elle pas le Diable personnifié ?
Des rondes, donc : les danses de Mai, célébrant l’Amour, la fertilité de la terre et le printemps nouveau.
Mais approchez ! Voyez-vous cette charmante sur la grand-place, avec sa frimousse de dragée rose et sa peau incroyable qui sent le lait et les fleurs d’eau? Comme elle est désirable, une sirène, mouvante comme une algue marine ! Tant de grâce, avec sa taille mince, ses jambes longues, sa poitrine petite et haute (les canons de beauté de l’époque me siéent tout-à-fait, époque divine où les gros seins devaient être bandés !). Elle danse, la môminette, ondulant des hanches et du ventre qu’elle a arrondi de petits sacs rembourrés placés sous son blanchet (car la mode, figurez-vous, était au ventre rond !).
La musique tout autour. Sur sa nuque, le regard d’un homme, tel celui d’un chat repu dont la faim renaît. Il s’avance vers elle, elle l’entraîne à sa suite, et chaque fois que la ronde les bouscule, le ventre moelleux de la petite s’écrase contre lui comme une pêche blanche. Et c’est comme un éclair qui le pénètre, c’est doux et chaud, tendre et appuyé. C’est femme, c’est Elle.
En ce joli mois de mai, dans les rues de Paris, on danse.
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Mes amis, je vous souhaite un chemin parsemé de petits bonheurs!
Bon 1er mai à tous!