Un petit morceau de bois
C’était une période où je traversais Paris à grandes enjambées, Etty sous le bras un sandwich à la main, une période de fééries de rencontres, j’avais faim et soif de vous, de vous tous et toutes !
C’était en novembre. Tu avais faim, faim-faim-faim ! Tu m’as ri au nez avec mon idée de casse-dalle, toi tu voulais du chaud, du consistant, un vrai repas dans un vrai restau. Une pizzéria face à gare du Nord dans laquelle on était que toutes les deux. Ce restau finalement, c’est comme ton parapluie : un petit caillou de Petite Fazou laissé sur mon chemin.
C’était en novembre et il pleuvait à verses. On est allées bras dessus bras dessous jusqu’au Sacré-Cœur, et puis place du Tertre, moi extasiée devant ta blondeur magnifique. Et ces crises de rire qui n’en finissaient pas.
Soudain un coup de vent a jeté à nos pieds un petit morceau de bois.
Un drôle de petit morceau de bois. Je l'ai ramassé.
Fazou, tu sais quoi?
Ce petit morceau de bois, je ne l'ai jamais jeté.