Comme vache qui pleure
Bonjour mes amis,
Je vous souhaite une bonne et heureuse année 2015.
La mienne, je l’ai commencé mouillée. Très très mouillée, même. Il faut dire, j’adore marcher sous la pluie, je sais ça peut sembler bizarre mais c’est un fait. Hier, je suis donc rentrée de la piscine à pied vu qu’il pleuvait comme vache qui pleure. Au bout de deux secondes j'ai fait une pause pour boire une lampée avant de braver la tempête, la première d’une longue série (je me suis plu à imaginer ce qu'il se serait passé si, au lieu d'avoir emmené une bouteille d'eau, j'avais emmené une bouteille de Champagne)(mais bon, j'étais pas là pour rigoler. J'avais sept kms à faire. Je me suis recouverte psychologiquement de la bannière "Faudra me passer sur le corps pour m'empêcher d'avancer" et je suis partie). Il y avait du vent qui faisait voler mon écharpe et des trombes d’eau qui me dévalaient dessus, c’était absolument merveilleux. Par moment, c’était si intense que ma charriote et moi, presque on faillait s’envoler. Presque.
Comme d’hab, je me suis arrêtée pour photographier mes drapeaux.
Oui, parce qu’à tiers-chemin, il y a un rond-point magnifique avec des drapeaux. D’ailleurs une fois, j’ai eu un coup au cœur car il n’y avait plus de drapeaux : ils les avaient tous enlevés, ils avaient même enlevé les mâts, et il n’y avait plus que de gros trous avec de la terre complètement idiote à côté (celle qui avait été enlevée des trous et qui ne servait plus à rien), je me suis dit comme ça mais ils ne vont quand même pas enlever mes drapeaux ? Qui va nous dire le sens du vent maintenant, hein, qui ?? J’avais encore dans les oreilles le bruit mat et mélodieux qu’ils faisaient et j’ai écrasé la grosse larme de désespoir qui me coulait sur la joue.
Heureusement, ils avaient dû avoir une crise aigüe de lessive de printemps où quelque chose comme ça, parce que quelques temps après, mes drapeaux reflottaient au vent, plus fabuleux que jamais sur des poteaux tout neufs.
Or donc hier je marchais sous la pluie.
Un immense bonheur, arrosé par des tonnes de flotte, m'étreint.
Il faut savoir que cette merveilleuse piste cyclable et accessoirement piétonnière est récente. Ce qui veut dire qu'avant, j'avais deux options :
1) rentrer "par les champs", au risque de me faire violer à chaque détour (en fait, ça m’est arrivé une fois) (enfin je veux dire, un jour j'ai enjambé un poivrot, il dormait en travers du chemin, une bouteille de vin vide à la main. Je ne l’ai pas réveillé, j’me suis carapatée !);
2) sinon par la route je longeais donc a) la nationale (c'était alors très-très dangereux) puis b) les champs, dans la boue, frôlée de l'autre côté par les voitures. Je risquais ma vie.
Alors que maintenant, est-ce que vous voyez ce merveilleux belle merveilleuse trottoir élaboré rien que pour moi ?
Hein ?? Vous le voyez ???
Or donc, hier, de temps en temps une fulgurance d’inspiration me prenait (oui, parce qu’en plus, la pluie m’inspire) alors je m’arrêtais pour prendre des notes. J’ai toujours avec moi un carnet pour prendre des notes, je pense que tous les gens qui aiment écrire font ça. Donc j’arrêtais ma charriote, je m’accroupissais avec mon carnet sur les genoux pendant que mon écharpe rebelle s’entortillait sous l’effet du vent autour de mes lunettes, et je tentais tant bien que mal de noter des choses dans mon carnet pour ne pas les oublier (choses instantanément effacées par la pluie qui tombait dessus avec de gros ploc!).
Du coup, arrivée à la maison les choses étaient, comment dire. Humides. Complètement trempées, même. J’ai eu un certain mal à me relire vu que mon carnet avait coulé à pic, et du coup, mon histoire merveilleuse (si, si, je vous assure, j’étais drôlement inspirée) ben il n’en reste pas grand-chose.
Je vous demande donc d'être indulgents en lisant ma nouvelle histoire, car tout ça, c'est vraiment pas ma faute …