Mesdames, Mesdemoiselles,
et vous Messieurs qui êtes quelques-uns
à oser vous aventurer sur ce blog,
je m’en vais aujourd’hui vous ressortir un vieux machin, témoignage d'une chose qui m’avait fait bien flipper (je m’excuse par avance auprès de tous mes "anciens" qui connaissent déjà l’aventure par cœur). Vous allez pouvoir mesurer, Messieurs, tous les tracas auxquels vous échappez !
Or donc, tout a commencé un jour de juillet au cours d’une mammo de contrôle. La sénologue me découvre des petites bouboules qu’elle se met en devoir de ponctionner avec une application qui frise l’admiration.
10 juillet
Aujourd’hui je vais chercher les résultats de la biopsie. J’ai mis une bouteille d’eau dans le frigo (je vous rappelle que je ne bois pas d‘alcool, vaut mieux pas aggraver l'état dans lequel je suis naturellement!), si c‘est bon je fais la fête, si c‘est mauvais je noie mon chagrin !
Salle d’attente. Pensées toxiques.
Deux heures plus tard , me voilà devant la sénologue.
(elle) la biopsie n’a rien montré de malin.
(moi) YES !!!!!!!
(elle, souriante comme une porte de prison) va falloir passer à l’IRM maintenant.
(moi) ben pourquoi ?
(elle) ya une masse et je ne sais pas ce que c’est.
(moi) ah bah oui mais ça va pas être possible, là.
(elle) Ça fait 28 euros.
Durée de la consulte : une minute 34.
Jeudi 17 juillet
Les endroits où on fait des IRM mammaires, ça ne court pas les rues. C’est pas la peine d’habiter si près de Paris, j'vous le dis ! Je trouve un radiologue qui n’est pas parti en vacances, mais il n’est disponible pour regarder les clichés que le 22 juillet. Allez zou ! Le 22 juillet, le radiologue va me dire que la masse a disparu. Ça va être un grand jour, je l'sens.
Par les transports en commun ce n’est pas facile de se rendre à l’hôpital où on fait les IRM. Ya des trains toutes les heures avec un changement au beau milieu du trajet (avec attente d‘½ heure) et l’hôpital est loin de la gare. Bon c’est pas que je sois paresseuse à marcher, mais bon... Je décide de faire appel à ma taxi.
Alors ma taxi : c’est devenu une coupine ! Une fois je lui racontais que lorsque je suis avec ma sœur on se tape des crises de fou rire de malades, et joignant le rire à l’explication, me voilà partie à rire, mais à rire ! et ma taxi qui se met à rire à son tour à gorge déployée jusqu'à en pleurer (vous savez comment le rire est communicatif!) au risque de nous emplafonner, vu que elle, elle était en train de conduire !!! Nan mais c'est quoi ça ?
En tout cas elle est vraiment sympa. Moi je l’èèèèème.
Tout ça pour dire : j’y vais avec ma taxi. J’entre dans l’hôpital. Je demande à l’accueil où se passent les IRM. Surprise : à l’accueil, la dame est accueillante !
Centre de radiologie : là aussi, la dame de l’accueil est souriante. A mon avis, ya pas que les malades qu’on shoote, ici. Je sens que je vais m’y plaire (ceci dit, l’un dans l’autre, c’est peut-être pas plus mal!)
Ah. Voilà le grand manitou. Il observe, il observe.
Suspense.
(Ouais, sûr, le machin n’est plus là. Je croise les doigts, j’implore Dieu, Jésus, Bouddha, et quelques autres divinités pour faire bonne mesure. Grand Manitou me sourit. C’est bon signe ça, non ?)
(Grand Manitou) bon. C’est OK !
(moi) quoi qu'est OK ?
(Grand Manitou) on la fait, cette IRM !
Quel rabat-oij çui-là ! Je sais pas si je vais le garder dans mes relations ! (Oui parce que pour ceux qui savent pas encore, je suis claustrophobe. De chez claustro. C’est de famille. Ma sœur aussi. On préfère se taper 17 étages que monter dans un ascenseur) (fin de la parenthèse).
La secrétaire, justement :
- Êtes vous claustrophobe ?
(moi) Absolument ! Je veux qu’on m’endoooooorme !!!!
(elle, toujours aussi souriante) Désolée mais on ne peut pas vous endormir. Par contre vous pouvez vous faire accompagner.
(moi) ah ? quelqu’un peut rentrer avec moi dans la petite pièce ?
(elle) oui, je vais vous donner deux questionnaires, un pour vous et un pour la personne accompagnante.
Je demande à ma taxi si elle veut bien revenir avec moi pour l'IRM …
(elle) Bien sûr que je vais vous accompagner.
(moi) et rentrer dans l’hôpital avec moi ?
(elle) mais bien sûr...
(moi) et, heu.. rentrer dans la petite pièce d’IRM ?
(elle) mais oui. Mais oui. Bien sûr que je ferai ça pour vous.
Ah purée ! Ma taxi m‘èèèèèèèème !
29 juillet
Ma taxi et moi, on arrive donc ce matin à l’hôpital avec chacune notre petit questionnaire (ya pas mal de conditions pour rentrer dans la petite pièce d’IRM, et entre autre de ne pas porter de soutien-gorge. Bon je ne vais pas commencer par vous faire esclaffer de rire en vous disant que pour moi ya pas de problème. Ma taxi par contre avait mis une jolie petite tunique sans rien dessous (ma taxi m’èèèèèèèèème !), oui et donc aussi, par exemple, pas de maquillage, ce qui m’a déprimée car je voulais justement leur faire une très forte impression en me faisant super belle.
Nous voilà donc à l’accueil. Ah. Ce n’est pas la même secrétaire que l’autre fois. Elle, c’est plutôt genre "chui bonne pour un contrôle fiscal"
Je lui présente nos beaux questionnaires et elle me fait :
"Madame ne rentrera pas avec vous"
"Ah ?" fais-je, démontrant une fois de plus mon extraordinaire capacité de répartie.
"Personne ne va rentrer avec vous, même pas le docteur" (quel dommage .. il est pas mal !)
Puis, de sa voix aussi douce que du papier de verre elle ajoute :
"On vous a dit qu’elle allait pouvoir rentrer avec vous ?"
Moi : "Ben oui"
La secrétaire marque une pause pour augmenter l’effet dramatique puis lâche :
"Bah non !"
Après relativement peu d’attente nous voilà dans le "vestiaire" où ma taxi a le droit de venir. Je lui fais donc un beau streap-tease (le questionnaire servait à rien, en fait faut tout enlever !) après quoi le médecin vient poser un cathéter pour mettre la potion magique, enfin plus exactement il cherche un endroit sur mon bras qui n’a pas brûlé. Oui parce que la veille, pour me remonter le moral, je me suis fait un gâteau. Comme le moral était très bas, le gâteau était énorme. Et comme je suis aussi adroite que bonne cuisinière, j’me suis brûlée à chaque fois que j’ai testé la cuisson, qui n’en finissait pas ..
Oui alors donc, me voilà avec un seyant truc bleu transparent, la petite culotte que j’ai eu le droit de garder et l’aiguille plantée dans mon bras. Puis une dame, à qui je ne manque pas de redire que je suis claustro, m’emmène dans la fameuse petite pièce qui me terrorise depuis 8 jours. Finalement vu qu’on m’a fait enlever mes lunettes, j'ai rien vu. Je n’ai aucune idée de ses dimensions (je parle de la pièce, pas de la dame).
Elle me demande de m’allonger sur un lit qui, ma foi, a l’air plutôt confortable, et de placer mes seins dans deux trous qui en auraient contenu 4 comme les miens.
Ah.
Comme je vous l’ai déjà dit, allongée je suis plate (que ce soit recto ou verso). Alors pour faire rentrer les seins dans les trous, encore eut-il fallu qu’ils y pendâssent. On a dû creuser sévère. C’est là qu’on prend la mesure des bienfaits du yoga! Je me suis contorsionnée, la dame a poussé. Han ! Han ! Bon, ça y est !
Après quoi, elle me met un casque sur les oreilles. Hm, cool ! De la musique douce pour accompagner la chansonnette que j’ai décidé de leur pousser !
Ben pas du tout.
C’est pour atténuer le barouf que paraît-il, l’appareil ne va pas tarder à faire.
Bon, me voilà en place, ya plus qu’à faxer.
Misère. Ça bouge ! Le lit sur lequel je gis rentre dans l’anneau !!
Bon, que fais-je ? Chante-je tout de suite? Au lieu de ça je lui demande si au bout, c’est OUVERT (nonobstant le fait que de toutes façons je vois pas le bout puisque je suis à plat ventre, la tête posée sur le côté). Toutefois, cette adorable personne se place de l‘autre côté de l‘anneau et me fait youyouh ! pour me montrer que c’est pas fermé. Après quoi elle sort de la pièce en me disant de me détendre.
Je ne suis pas quelqu’un de contrariant, moi, non, vraiment pas. J’me suis tellement détendue que ça m‘a réveillée quand l‘appareil s‘est mis en marche (c’est en effet très bruyant). Bon, j’aurais peut-être pas dû reprendre un xanax à l’hôpital, alors que j’en avais pris un ce matin et un cette nuit.
Et un hier soir.
Conclusion : dans ce truc, pour se détendre c’est zéro. Ya qu’un truc à faire : rien. Ça s’est très bien passé car rien, je sais particulièrement bien le faire.
La même gentille dame est venue me réveiller quand c’était fini, elle me retire le cathéter. Et voilà qu‘à l’aide d’un coton imbibé de je ne sais quoi, elle se met à frotter avec vigueur toutes mes traces de brûlure. Je dis rien (le quadruple xanax a dû aider) mais misère ! elle me fait mal !
Bon, quand elle a fini de me peler le bras elle me fait : "Oh mais c'est des brûlures ! Je croyais que c’était des traces de sang séché !"
Bon, je vous raconte la suite demain car là j’ai sommeil ... Je me demande si je fais pas une surdose de xanax ......
(à suivre)