Les rêves les plus fous
Bonjour mes amis,
Ça y est, le compte à rebours a commencé : dans trois semaines, c’est Noël !
Je l’ai déjà raconté, j’ai eu la chance de connaître de grandes fêtes de famille. J’y suis née, j’y ai été bercée, mes parents m’ont transmis cette chose qui n’a pas de prix, leur amour de la Vie. Oui, ils aimaient profondément la Vie, la chaleur humaine, les rires et les chansons, la bonne bouffe et le bon vin. Comme j’aime à le répéter, "c’était des bons vivants, d’ailleurs ils en sont morts" ! Mais bref, haute comme trois pommes j’ai connu les grandes réunions de famille et j’adorais ça ! Au début, la famille de mon père était distante, mais Maman m’avait raconté qu’elle avait eu vite fait de les mettre au pas, d’abord en allant voir régulièrement sa belle-mère toute étonnée vu que son propre fils passait souvent devant la boutique (ma grand-mère tenait une teinturerie) sans même aller l’embrasser, ce qui choquait beaucoup ma mère, toujours à enlacer la sienne. Or donc, ma famille paternelle avait été mise au pas, entendez par là invitée, conviée, accueillie, embrassée. Comment elle aurait pu faire, hein, la mère de mon père, quand mon oncle maternel, des mots flatteurs plein la bouche, l’invitait à danser, lui faisant venir des rougeurs de jeune fille et des frissons oubliés ? Car notre famille, c’était ça aussi, aimer les "pièces rapportées" comme les leurs. Si ma marraine avait une maison (construite et agrandie au fil des années par mon oncle lui-même), mes parents, eux, n’avaient qu’un petit logement deux-pièces dans lequel on vivait à cinq, mais ça ne les a jamais empêchés de recevoir les sœurs, les cousins, les oncles et tantes, les parents, et qu'on se retrouve je ne sais pas comment à je ne sais pas combien. Il n’était pas rare que ma mère et ma marraine qui étaient sœurs invitent chacune la belle-famille de l’autre, car quand yen a pour dix, yen a pour vingt !! On faisait des tables de fortune, on poussait les murs, on mangeait à la bonne franquette. Enfin même pas ! Ma mère était une excellente cuisinière, elle a grandi en Suisse chez sa tante qui faisait table d’hôte, no comment ! Elle faisait du tout avec du rien, elle nous gavait comme des oies. En fait, elle nous donnait à outrance ce qu’elle savait faire. C’était sa générosité. Et aujourd’hui, de cette générosité qu’elle nous a offerte, je la remercie du fond du coeur. Comme je remercie celle de mon père qui nous a appris à être forte et à ne compter que sur soi. Mais comme d’habitude, je digresse.
L’apothéose des réunions familiales, ça a été quand ma marraine, devenue chef d’entreprise à la sueur de son front et de celui de mes cousins, habitait dans un … ben oui, un château ! (mes parents et ceux de leur génération étaient encore de ce monde). Le château en question était flanqué d’une … Orangerie ! Rien que ça ! Du coup, les fêtes de Noël étaient vraiment magiques, exactement comme dans les rêves les plus fous. La salle était immense, tout en longueur se déroulait la table dressée, pailletée, dorée, avec des mets raffinés, des mets de fête ! Tout au bout de la pièce trônait un sapin immense et majestueux. La horde des enfants me rappelait celle que nous avions été, sauf que nous, on courait dans un garage, la seule pièce suffisamment grande pour accueillir les tréteaux qui servaient alors de tables.
A minuit, tadam ! Mon frère ou un de mes cousins tout de rouge vêtu toquait par l’extérieur à une des baies vitrées, tirant derrière lui un traîneau (un vrai !) où s’amoncelaient une orgie de paquets enrubannés. En une seconde, alors qu’il y avait plus d’une vingtaine d’enfants dans la pièce (rien que ceux de mes cousins étaient au nombre de douze), plus un cri ! Les petits s’approchaient alors, les plus jeunes effrayés par ce vieux surgi de nulle part se mettaient à hurler de frayeur tandis que les aînés essayaient de lui arracher la barbe pour voir qui se dissimulait derrière. C’était ensuite la pagaille la plus totale, agrémentée de cris de joie immédiatement suivis de danses jusqu’au bout de la nuit, et pas que des danses "de vieux" hein, ne croyez pas! Non non ! On dansait sur tout, tout en buvant du champagne… hmmm ! Et puis bien sûr, la traditionnelle soupe à l’oignon du petit matin ..
Dire que cette année, on sera sept. Sept, misère ! On tiendra tous autour d’une seule table !!!
Et vous mes amis, vos Noël d’antan?? Vos Noël d’aujourd’hui ??